Les pérégrinations d’une vie

LOUB, Les pérégrinations d’une vie, acrylique sur toile, 16×20po, 2025, crédits photo Louise Boisclair

Cette oeuvre pourrait se décrire ainsi.

Sur un fond de dégradés rosés, s’étend une constellation de bifurcations, avec des points de jonctions, des aires de rencontres. Elle poétise des circuits astronomiques ou astrologiques, comme on le veut. À l’arrière-plan, des sentiers roses entourés de lignes plus foncées constituent une carte de déplacements et des zones d’arrêt. Tandis qu’à certains endroits des figures stylisées de regards et d’êtres apparaissent souvent en anamorphoses. Enfin, devant, une circonvolution bleue surplombe l’ensemble des tracés, pistes ou sentiers avec des entourages de lieux ou de rencontres. Après-coup l’intrication de ces trajets me semble évoquer ce que Whitehead appelle « route historique ». Il faut lire dans le texte ce grand philosophe pour vraiment saisir ce qu’il entend par cette expression. Lors de ma fréquentation de sa philosophie, j’ai vulgarisée l’expression en trois niveaux de signification de l’expérience. Dans la vie. De vie. D’une vie (cf. Émersivité du corps en alerte, L’expérientiel 2, 2020, pp. 100-101). Aussi bien dire l’expérience concrète, l’expérience conscientisée et l’expérience récurrente. Plus on y réfléchit, plus on trouve de distinctions, de disruptions et de similitudes. C’est un peu tout ça, de manière abstraite, qui se retrouve stylisé dans Pérégrinations. Les regardant.e.s y verront librement ce que leur perception captera, leur sensibilité ressentira, et leur vécu associera. Même si après-coup on peut philosopher à partir de la réception de l’œuvre, c’est son langage plastique et iconique qui importe.

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Un peuple à venir